Tellement de choses à raconter…
De ma jeune expérience de traileur, j’ai dû accumuler sur une seule course toutes les bêtises du monde.
Au programme 20kms, « roulant » (selon les termes repris du briefing), pour rallier le village d’Ihlara. J’ai un temps de référence de 1h22 sur 20kms plat, je suis donc supposé courir sous les 1h45, à la grosse louche, vu le dénivelé de 370m. Que nenni jeune homme !
Cette étape, j’ai décidé de la courir en solo, sans mon père. Je suis donc bien plus stressé qu’hier sur la ligne. Le décompte est effectué, je m’élance, dans la foulée de l’incontournable Sylvain Bazin et le suit quelques temps, avant qu’il ne se trompe de chemin, ce qui me met en tête de la course, l’espace d’un instant lol
Le 2ème de l’épreuve d’hier (un Belge, Roger Denays) ne tarde pas à me doubler lui aussi. 3ème. Cette place, je la conserve un bon moment, jusqu’au CP2 où nous étions prévenus ; le tracé empruntait une montée longue et raide (150D+) pour atteindre le plateau surplombant le canyon dans lequel nous nous étions engouffrés quelques minutes plus tôt.
Cette montée est l’occasion pour le 3ème de l’étape d’hier (Gilles Rostollan) de me doubler, me donner une petite tape sur les fesses (oui, on aime bien se tripoter en course ^^) pour m’encourager et de repartir de plus belle (sans lui, je n’aurais certainement pas terminé la montée en courant !).
La descente très technique redonne sur une piste, que nous suivons, puis nous voyons Sylvain revenir sur ses pas. BIIIP première erreur de balisage !.. Et il y en aura malheureusement BEAUCOUP d’autres sur cette étape…
Une fois revenu sur le parcours, le 5ème nous a rejoint, je les regarde s’éloigner, je ne peux (déjà) plus suivre… Inquiétant. Chaleur étouffante, je ne supporte décidément pas.
Nous longeons la rivière (rivière Melendiz) avec une alternance de sentiers et de pistes, le parcours est très agréable. Même s’il faut redoubler de vigilance avec le balisage approximatif, d’autant que je suis seul et n’ai plus personne en point de mire.
A ce moment, je suis 5ème, je me dis que je vais tenter de conserver cette place jusqu’à la fin…
Le CP3 en vue, je m’y arrête franchement cette fois, pour prendre quelques trucs sucrés. Et boire de l’eau.
Il doit rester 5kms, personne derrière moi, ça repart, mais la chaleur, accablante, est difficile pour moi à supporter… Je ne tarde pas à faire les frais de cette chaleur qui m’oblige à souvent boire, le camelbak est vide…(!!!) Je l’avais effectivement peu rempli, pensant que l’étape serait très rapide. Arghh, pas cool du tout. Les effets indésirables de ce manque en eau ne se font pas attendre, je commence à me sentir vraiment mal, 17kms affichés au compteur, il en reste 3 à venir encore, et mes yeux, sans doute vitreux, ont bien du mal à garder le cap.
Pour couronner le tout, je n’ai rien à manger, et n’ai pas pris de réserves au ravito. Décidément, j’accumule les erreurs de débutant 🙁
Panneau « arrivée 1000m » franchi, je me sens un peu soulagé mais je marche beaucoup depuis quelques minutes, je suis en hypoglycémie, c’est un vrai calvaire.
Ce qui devait arriver, arriva, je suis rejoint.. à 500m de l’arrivée. Par 2 concurrents, à qui je demande du sucre ou une barre énergétique… Ils n’ont plus rien (j’apprendrai plus tard, à l’arrivée, qu’un des 2 avait effectivement ce qu’il fallait mais qu’il n’avait pas compris que je demandais ça. Argghhh !) et me disent de les suivre, qu’on est bientôt arrivés. Ouais, je sais bien tout ça.. Mais impossible pour moi, je marche, je trottine péniblement, je marche, je regarde dans le vide, « il est où ce foutu escalier bon sang !! »..
Le voilà enfin, cet escalier annonciateur d’arrivée. Je grimpe 4 à 4 (oui enfin presque, 1 à 1 en marchant est plus proche de la réalité !), je passe la ligne d’arrivée 20m derrière (en courant s’il vous plait !). Et je m’écroule. Je bois au moins 1L de jus de raisin, je me gave, tel un porc, de gâteaux sucrés, d’une orange, etc. Il était temps… On m’arrose d’eau, je suis complètement déshydraté, c’est une horreur totale. Je pars ensuite m’allonger dans l’ambulance, point de chute inévitable de cette étape, qui au final, s’avérera très difficile. J’en termine en 2h06 – vous faites le rapprochement avec les 1h22 dont je parlais au début du billet ?-, et en 7ème position. Les premiers terminent en 1h58, ce qui n’est pas si éloigné de mon temps, mais je sais qu’ils se sont fait avoir, comme beaucoup, par une erreur de parcours sur la fin !
Demain, c’est la « longue » étape de 35kms, où j’accompagnerai mon père qui a brillamment terminé cette 2ème étape en 2h56. Au vu des conditions, c’est un bel exploit !
Halletant !!!!! Merci pour ce récit 😉
ENCORE !!!
Waou, Stan qui s’eclate en tête de course…. Respect Mister mais je ne suis pas surpris :-))
Bonne continuation .
A ++
Sympa de suivre ton aventure!!! Eclate toi bien!!!
Je croyais que t’étais en vacance par la bas. Au pire que t en profitais pour faire quelque jogging 😀
Je reviendrais suivre la suite des étapes 🙂
Super récit on s’y croirait. Comme quoi cumuler autant de difficultés en si peu de temps ça arrive aux meilleurs…
à propos on s’est jamais touché aux montagnes russes!!! et c’est très bien comme cela !!! Bonne suite