Les Boucles Ardennaises

Un an en arrière, nous venions à « La Roche », pour les intimes, (i.e. La Roche-en-Ardenne) en repérage du Trail des Fantômes avec l’ami Duong-Ky, et Vanessa.
Cette fois, c’est sans notre petit ami Vietnamien, mais en famille, que nous venons fouler les vallons Ardennais dans le cadre des « boucles Ardennaises » afin de participer au trail de 37km (et 1400D+).

Météo parfaite en ce samedi 3 juin, juste ce qu’il faut de température pour partir en t-shirt à 8h30.

Les premières enjambées dans les rues se font à bonne allure ; 4’15 sur le premier km et alors qu’un groupe d’une dizaine de gaillards s’éloigne déjà.
La première côte, en petite foulée, nous amène rapidement sur les hauteurs de ce sublime village dominé par les ruines de l’imposant château féodal.
Nous longeons le parc à gibiers et laissons derrière nous la civilisation.

La montée suivante est excessivement longue et les 2 coureurs que j’accompagne ne marchent pas une seule seconde. Même si je n’ai pas spécialement de difficulté à les suivre (nous en sommes à 5km de course, encore heureux !), je me demande si je n’aurais pas alterné ici marche et course si j’avais été seul.
Lors de la redescente, le chemin n’en est plus un et il faut user de finesse pour ne pas se retrouver embourbé – ou tout du moins avec les pieds trempés – dans ce champ de « mines ».

Je me réjouis -pour mes chevilles que je sais fragiles- de revenir sur les sentiers, ces sentiers tant appréciés par les borains que nous sommes, plus habitués au poussier du terril qu’aux forêts de pins…

10.5km, je suis déçu, mes enfants ne sont pas là alors que c’est ce qui avait été convenu avec les parents de Vanessa.
1,5km plus loin, bonheur, j’aperçois le beau-père et mon garçon, Eytan, en haut d’une côte à fort pourcentage. C’est aussi là qu’est placé le premier ravitaillement, ce qui me donne l’occasion de parler rapidement, entre deux quartiers d’orange, à mes enfants et mes beaux-parents. Y a pas à dire, ça requinque !

Après ce ravitaillement où j’avais laissé s’échapper mes 2 compagnons de course quelques instants plus tôt, je récupère l’un d’eux sur ces petites routes campagnardes.

Retour dans la forêt sur un sentier technique, on se régale ! Nous sommes au lieu-dit « le cheslé de Bérismenil » que je reconnais sans peine pour y être passé en 2016.
C’est aussi là qu’une descente TRES raide pour rejoindre l’Ourthe, va me permettre, bien malgré moi, de lâcher mes 2 camarades de jeu.

Cette descente m’a flingué et j’ai l’impression de ne plus avancer sur ce long et sinueux chemin bordant la rivière. Mais, bizarrement, les 2 gars avec qui j’étais restent loin derrière.

L’organisation a eu la bonne idée, de mon point de vue, d’indiquer les bornes kilométriques, plus ou moins tous les 2km. Seul problème, j’ai à ma montre bien plus que ce qui est inscrit. 2km de plus au début de la course, jusqu’à 4km en fin de course. C’est assez perturbant, voire démoralisant.

Le 19è km, c’est la séance trempette, on traverse l’Ourthe !
Très rafraîchissant.

Je demande au photographe planté là, au milieu de l’eau, si les premiers courent ici… Il me dit qu’ils foncent même ! OK.. Bon, moi je marche, je suis très très limite déjà, alors qu’il reste plus de 15 bornes… Hum, hum…

C’est donc les pompes plein de flotte que j’entame à pied une nouvelle longue montée qui nous amènera, une fois redescendus dans la vallée, à Maboge, 23èkm (19 pour l’organisation ahah) où la famille attend. 

Timing respecté au poil, comme la première fois, je suis là en 2h22 (j’avais estimé 2h15). Malheureusement, je ne vois que furtivement nos suiveurs, ils sont placés en bas d’une longue descente où je n’envisage pas une seule seconde m’arrêter. Mais je suis super content de les voir, eux, ainsi que des spectateurs nous rappelant à quel point nous étions bien seuls quelques instants plus tôt, dans ces forêts retirées.
A Maboge, le sourire laisse rapidement place à la mine défaite, c’est une côte dont je me souviens très bien.. Et elle est costaude. 1km 120D+..

Le ravitaillement n’est pas loin derrière, je vais encore m’arrêter ici correctement pour recharger les batteries.
Les concurrents du 21km se retrouvent là eux aussi, nous faisons chemin commun sur 2,5km avant de bifurquer à gauche, alors qu’eux filent à droite.
Tiens, bizarre, le gars du 37km comme moi qui m’avait doublé au ravito n’est plus en visuel juste après la bifurcation, que j’ai failli manquer, aurait-il tourné à droite ?? Clairement, un signaleur aurait dû être ici car il était très facile de se planter. C’est ballot.

Je me retrouve de nouveau seul, je me choppe un point de côté ( ! lol !) qui m’oblige à marcher et à essayer de le faire passer.. Je me sens honteux dans ces situations ^^
J’ai vraiment du mal, l’impression de ne plus avancer alors que je tourne toujours à + de 10km/h sur les portions plates ou descendantes, ce qui n’est pas si catastrophique. Mais ce balisage kilométrique, scrogneugneu.. 4km de plus sur ma montre !

Ultime ravitaillement, au 32è km. Je m’y arrête 2 bonnes minutes… Mon « sauveur », un concurrent qui arrive peu de temps après moi, me confirme qu’il a la même distance à son chrono et qu’on lui a dit au ravito précédent qu’il y avait erreur sur le balisage. Ouf !
Il reste donc 5km, et a priori, plus de montées. Je me remets alors à courir convenablement ; les 5 derniers kms s’effectueront en 25 minutes.

De retour à La Roche, nous nous retrouvons de nouveau avec ceux du 21km avec qui nous faisons course commune jusqu’à l’arrivée que je passerai à la 18è place en 3h51. Objectif de – de 4h accompli. 161 partants.

Je m’intéresse seulement depuis cette année au résultat de ma course sur betrail, verdict 60.09%, 3 mois plus tôt, j’atteignais 63,10% sur l’Aymon Trail.
Petite baisse de forme confirmée, que j’avais très nettement ressentie lors de ma course. Entraînement trop cahotique ces dernières semaines :/

Belle course de Vanessa également qui boucle la course en 5h03, et se retrouve donc 4è féminine sur 18 (2è de sa catégorie, avec une coupe à la clé ! Super, bravo :))
Prochain objectif, l’Ultra Tour du Beaufortain, 105km. Ambitions sensiblement différentes sur cette course où le but principal sera de terminer.

Une réponse à “Les Boucles Ardennaises”

  1. Encore bravo pour ta performance et, j’ai réclamé un récit, comme d’habitude je ne suis pas déçue…..tu sais bien nous faire partager ton parcours et tes ressentis, c’est chouette. Un grand bravo à Vanessa également……j’attends son récit !!!!

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