Aymon Trail, 3ème edition et seconde fois que j’y participe.
J’entraîne Vanessa dans l’aventure lui ayant tant vanté la beauté du parcours en 2015. Par rapport à 2015 justement, il y a cette année 2km et 400m de dénivelé en plus. Pour notre plus grand bonheur.. (ou pas)
32km 1600D+ à parcourir en solo, ou en relais
Le départ est donné vers 9h10 dans une étrange confusion, à la voix, et sans crier gare.. A tel point que nous ne sommes même pas placés derrière la ligne, et que nous n’avons pas l’occasion de nous souhaiter « bon courage ». Un courage dont il faudra savoir faire preuve pour ce qui nous attend.
Le premier kilomètre est avalé en 4’05, et même si ce rythme est assez « élevé » pour un début de course, il y a une quantité impressionnante de concurrents devant moi. Pourtant, il faut se raisonner et ne pas s’enflammer à cet instant-là surtout que, personnellement, je sais à quoi m’attendre et qu’il ne faut certainement pas griller ses cartouches aussi tôt !
Un escalier où je bouchonne légèrement nous emmène sur les hauteurs de Bogny Sur Meuse, village Français des Ardennes d’où la course a débuté, au pied du rocher des 4 fils Aymon, point d’orgue incontournable de la région.
Nous entamons alors la première vraie grimpette de la journée, rude, escarpée, et en marchant !
Il y a 2 ans, j’avais été surpris de n’avoir parcouru que 4.4km au bout de 30min. Cette année, j’en suis à 4.9 !
Deux montées sont chronométrées et font l’objet d’une course dans la course, la première est au 9è km.
J’arrive au pied de cette montée et ajuste mon dossard sur le devant pour qu’il soit relevé correctement, non pas que je veuille participer à ce challenge – surtout pas d’ailleurs !-, mais plutôt pour éviter qu’on me braille dessus en m’ordonnant de le remettre de façon visible. Je n’ai pas du tout l’intention de participer à ce chrono de peur de n’avoir plus de jus pour le reste de la course. Ce n’est pas le cas de certains autres visiblement qui trépignent d’impatience de me doubler…
Peu avant la fin de cette montée, je vois revenir sur moi Laurent qui semble en super forme, nous sommes aux alentours du 10ème km, nous échangeons quelques mots et je lui dis de continuer sur sa lancée. Nous descendons un chemin large ensemble puis une bosse se profile, je le vois partir avant de plonger vers l’un de ces chemins glissants, étroits, pentus, et casse-gueules.
Je me rends d’ailleurs compte qu’il descend bien mieux que ce qu’il a l’air de prétendre, je suis moi-même à la peine et me demande bien si j’ai chaussé les bons pneus aujourd’hui ; mes appuis ne sont pas bons, et les baskets ne parviennent pas à corriger cela. J’en serais même quitte pour une gamelle sur les fesses dans cette descente.
Retour sur les hauteurs à l’issue d’une prévisible et énième montée infernale, comme à peu près toutes les autres au pays des montagnes russes..
Les chemins sont ici roulants, ça fait du bien de juste.. courir (!). Je sais que le ravitaillement, lieu de passage pour les relayeurs, est à quelques encablures, je m’imagine depuis quelques minutes déjà engloutir ce que j’apprécie le plus arrivé là, c’est-à-dire des quartiers d’orange, mais c’est avec un profond dépit que je constate qu’il n’y en a pas.. L’arrêt au stand est donc annulé, on remballe, et on y retourne !
Pas facile cette seconde moitié de course ; le coup du ravito d’abord, ajoutée à cela, la sensation de ne plus trop avancer dûe au fait que pas mal de coureurs me rattrapent et me doublent (la plupart a un dossard jaune indiquant qu’ils sont le second coureur d’une équipe de relais… Ils sont donc totalement frais et n’ont pas, comme moi, 1h40 de course dans les pattes…)
Néanmoins, je cherche toujours à rassasier mon appétit de découvertes de paysages en jetant un œil à droite et à gauche, et je suis conquis, toujours aussi beau ce parcours !
Au 18è km, c’est la seconde portion chronométrée, rebelote avec le dossard, rebelote avec le chrono dont je me fous, et on se relance pour ce nouveau mur.
Je ne sais plus si c’est dans cette montée-là mais je me souviens avoir eu l’impression à un moment donné que mon cœur s’emballait, petite alerte vite balayée par l’affichage rassurant de ma montre indiquant 158 puls/min. Ouf…
Vers le 22è km, alors que nous sommes sur un chemin large et roulant, au bord de la semoy, je rejoins Laurent que j’apercevais depuis un petit moment au loin, il marche ; « un coup de mou » me dit-il, je l’encourage et poursuit. Il m’accrochera quelques kilomètres.
En consultant mon dossard, dossard sur lequel le profil topographique de la course est imprimé (très pratique !), je prends conscience qu’il reste deux gros morceaux à avaler, et ce sera l’arrivée. N’empêche ça ne s’annonce guère reposant, et mes capacités ascensionnelles commencent sérieusement à s’amoindrir.
Je n’arrive même plus à me rendre compte si cette montée dans laquelle nous sommes est bien la dernière. Et pourtant, il faut se résoudre à l’évidence, c’est bientôt terminé. Et tant mieux.
Quelques jolies crapahutages sur les hauteurs avec quelques points de vues magnifiques sur Monthermé, et c’est la descente finale.
3h48, classé 30è sur 466 partants, autant dire que c’est très satisfaisant pour le coureur amateur que je suis 🙂
Un très grand merci à mon coach d’un jour (ou plutôt 9 semaines ici) – Joachim Libois – qui m’a préparé un programme aux petits oignons dans le cadre de son TFE.
Bonne chance, l’ami !
SOLO
(les extra-terrestres)
1. Etienne Van Gasse et Nicola Bucci – 2h56
(le reste du peloton..)
30. Stany Minckwitz – 3h48
39. Laurent Procureur – 3h52
99. Cédric Ferrin – 4h19
133. Sébastien Campener – 4h27
198. Emmanuel Desplanques / Pascal Fourez – 4h49
368. Ann Saffre / Livia Iwasko / François Brouillard / Vanessa Hodor – 5h44
RELAIS
79. Virginie Beverneagie / Silvia Di Domenico – 5h14
Encore un grand BRAVO à toi fiston ; les efforts payent….mais je lis que ton coeur s’est emballé……fais quand même très attention, prends soin de toi.