Nous nous présentons, mon père et moi, en ce 9 juillet 2011, sur la ligne d’arrivée des championnats du monde.
Ligne d’arrivée au-dessus laquelle un chrono indiquait que les coureurs étaient déjà partis depuis plus de 2 heures… Pas de surprise, on le savait.
Nous trouvons là quelques personnes de l’organisation à qui nous demandons comment rejoindre le parcours et voir les concurrents.
Ils nous indiquent d’aller au ravitaillement du côté de l’Abbaye de Kylemore ; c’est d’ailleurs de ce lieu qu’avait pris part le départ plus tôt dans la journée.
Une fois arrivé sur place, nous apprenons que les concurrents passeront dans une petite heure – on est au 40è Km – et qu’ils repasseront dans l’autre sens, une fois le demi-tour effectué. « Ah tiens, on se met à la mode Américaine ? »
Pas top pour les coureurs, mais chouette pour les spectateurs qui n’étaient pas vraiment nombreux en fait..
Nous nous élançons sur le chemin rocailleux pour aller à la rencontre des coureurs. On rencontre les parents de Patrick Bringer avec qui nous discutons un moment ; ils ne sont pas plus avancés que nous et se demandent également d’où ils vont bien pouvoir débouler.. Des montagnes autour de nous, pas de chemins marqués.. Ils peuvent venir de n’importe où.
Un local, en quad, nous renseigne finalement et nous nous approchons encore, jusqu’au pied de la montagne d’où les coureurs étaient censés arriver. L’hélico qui tourbillonne au-dessus de nous depuis quelques minutes nous prouve qu’on est au bon endroit, et que ça devrait bouger très prochainement.
Nous apercevons effectivement que ça bouge dans la montagne.. A y regarder mieux, non, ce ne sont que des moutons ! lol
Et puis, après quelques minutes de patience encore, des gaillards descendent.. Plutôt doucement de notre point de vue.. Mais à voir la déclivité de la pente, rien d’étonnant !
Le premier passe devant moi.. Ca commence mal, je ne le reconnais pas ! C’est un Canadien.. Jamais vu !
Puis 7 minutes plus tard, un groupe de 4 passe plus ou moins ensemble ; un Norvégien, inconnu au bataillon puis 3 Français : T. Breuil, P. Bringer et E. Clavery.
Nous avons donc à ce moment-là, peu de temps avant la ravito du 40ème :
1. Jason Loutitt (CAN)
2. Thierry Breuil (FRA)
3. Thorbjorn Thorsen Ludvigsen (NOR)
4. Patrick Bringer (FRA)
5. Erik Clavery (FRA)
Nous nous faisons la réflexion avec mon père que la Canadien semble décomposé, et qu’il va certainement craquer…
Les coureurs se succèdent, les nations défilent, beaucoup d’inconnus…
La première femme est Italienne, Maud Gobert seconde.
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Après avoir compris que le demi-tour qu’ils devaient effectuer ne se situait pas au ravitaillement mais 5 kms plus loin, nous retournons tranquillement sur nos pas, et voyons arriver de loin, 45 bonnes minutes après être passé devant nous, le premier de la course.. Qui n’arbore plus la feuille d’érable sur son maillot. Le Canadien n’est plus en tête, c’est un Français, c’est Erik Clavery !
Que s’est-il passé pour qu’il remonte 7 minutes en si peu de temps ?? Nous nous interrogeons sur le potentiel du Canadien, forcément.. Mais le voilà qui arrive, en deuxième place, et à 1 minute du Français. Impressionnant cet homme-là !
P. Bringer est troisième cette fois. Les écarts se sont creusés entre les concurrents, chacun trace sa route.
Je profite que le parcours, très dur techniquement – plein de tourbières dans lesquelles même nous, spectateurs, nous enfonçons.. J’imagine le calvaire qu’ont dû endurer ceux qui effectuaient un « petit » 72 kms dans ces conditions -. Je profite du parcours donc pour courir derrière des personnes que j’apprécie plus particulièrement, sans les gêner, et en les filmant. Je peux aujourd’hui me vanter d’avoir couru dans la foulée de P. Bringer, T. Breuil, D. Sherpa et L. Klein !! Ca ne m’arrivera sans doute plus !
Après avoir déjeuné et constaté que l’Italienne cavalait toujours en tête à cet endroit de la course, nous rejoignons notre voiture puis la ligne d’arrivée.
Déjà plus de 6h qu’ils sont partis.. Le speaker annonce alors le premier concurrent.. qui est Français !
En fait, depuis le 50ème km, les places en tête de la course n’ont pas évolué.
Erik Clavery succède donc à Thomas Lorblanchet en devenant le nouveau champion du monde de trail en 6h39. Le Canadien dont ni mon père, ni moi, ne croyions qu’il pouvait conserver sa place arrive en sprintant en 6h40.
7 min plus tard, c’est Patrick Bringer qui s’empare de la dernière place sur la podium.
Bonjour, très intéressantes vos images. Je me rappelle maintenant de vous sur les différents points. J’ai hâte de voir votre vidéo montée. Bravo
Pascal Balducci, l’entraîneur d’Erik Clavery
Salut Stan,
Sympa résumé et comme le dit P. Balducci, jolie petite vidéo. Bon courage pour ta prépa et dis-moi quand ça ne va pas.
A plus
La vidéo complète : http://www.vimeo.com/26798042
J’aimerais tellement faire mieux.. Mais pas vraiment de temps pour faire des montages dignes de ce nom.
Merci pour vos coms. Et merci pour tes encouragements Tophe 🙂