L’an passé, je m’étais aligné sur l’Ardennes Méga Trail.. Que j’avais abandonné.
Cette année, Olivier me convainc de participer au Roc la Tour.
OK ! Sauf que quand je me décide enfin.. On ne peut plus s’inscrire !! 3 semaines avant, plus d’inscriptions possibles alors que le maximum n’est pas atteint ? C’est ballot !
Tant pis, je le ferai donc en « off », et j’accompagnerai Olivier jusqu’à ce que l’un de nous 2 ne craque..
Vendredi 14 juin, nous faisons route commune avec Olivier et retrouvons facilement sur le camping Tonton Trailer (Jean-Luc) qui a fait la route depuis les Yvelines, et seul ! Ca fait une sacrée trotte..
Nous « dînons » tous les 3 ensemble, chacun dégustant son plat de féculents.. Il est 20h, c’est l’heure de nous quitter (le réveil sera un peu matinal, il faut essayer de dormir..). A 20h30, je me contorsionne dans mon duvet, enfile les boules quiès en ayant pris soin de régler mon réveil à 2h45.
2h45, samedi 15 juin, des étoiles dans le ciel et des petits yeux pour mon compagnon de « Berlingo camping » et moi-même. Autant le dire, on a passé une nuit pourrie. La tente n’avait pas été un succès l’an passé. La voiture n’est visiblement pas mieux en 2013. Prêtez-moi un camping-car !!!
Le petit-déj est servi à 3h, je m’attable avec les copains ainsi qu’avec mon sempiternel bol de céréales accompagné de son jus de pommes.
A 5h, après que nous ayons terminé de nous préparer (enfin Olivier avait déjà tout bien fait la veille alors que moi je m’en étais préoccupé seulement à 4h. ), nous rejoignons la ligne de départ où un ultime hommage à Stéphane Laidié est donné. RIP :'(
La corne de brume vient juste de résonner dans le village des Hautes-Rivières encore endormi et je peine déjà à rester au contact d’Olivier.. Que je perds définitivement au bout de 200m. Je le rejoindrai finalement rapidement avant les premiers sentiers où je lui avais conseillé de ne pas arriver ici trop mal placé s’il ne voulait pas bouchonner.
La course commence donc sur les chapeaux de roue. J’ai vraiment le sentiment d’être parti trop vite, je le dis à Olivier, mais je mords sur ma chique car le deal prévu avec Olivier était que je l’accompagne, toujours en retrait et qu’au 40ème km, si je me sentais, et s’il ne m’avait pas déjà largué, je partais devant…
Les montées et descentes s’enchaînent gentiment. Il fait nuit pendant une petite heure, ma loupiote n’éclaire pour ainsi dire rien du tout (gain de poids, j’ai pris ma vieille Petzl toute pourrie sans m’assurer de l’état des piles, tout est normal..) alors heureusement que nous sommes quelque peu groupés, je profite de la lumière des voisins.
Les 10kms sont atteints en 1h09. A ce rythme, on passe sous les 6h, j’en rigole avec Olivier car je suis persuadé encore une fois que nous sommes partis trop vite et qu’on regrettera plus tard ce départ à la hâte. Son cardio lui indique en permanence 140-150 alors on est dans le bon !
A l’issue de la seconde difficulté de la journée, je reste bouche bée. Bouche bée devant ce spectacle qui s’offre à nous. Nous avons une vue dégagée sur toute la vallée dans laquelle un énorme nuage a eu la bonne idée d’aller s’installer. C’est tout bonnement incroyable et magnifique. Et ça me coûtait quoi de prendre une photo ????!!! Pff quel nul…
Plus loin, mais oui, c’est elle, je la reconnais cette descente, celle où Cédric a fait un magnifique roulé-boulé l’an passé, celle qui précède le ravito où sa maman avait changé de couleur en le voyant débouler avec une jambe en sang.. Rude souvenir ! Pour la postérité, revoyons en image l’arrivée triomphale au premier ravito de Cédric sur l’AMT 2012 en cliquant ici ^^
16ème km. Premier ravito donc, dans le petit village d’Haulmé. Je ne sais pas si ce village est ravitaillé par les corbeaux, en tout cas, point de réseau ici. Impossible d’envoyer mon SMS de « pseudo suivi live » à Vanessa. Nous prenons notre temps, pipi, remplissage de Camelbak pour Olivier.
Il repart avant moi, et alors que je me débats toujours avec mon téléphone pour envoyer mon SMS. Peine perdue, je range le bazar.
20ème km. Une montée très raide, dans les cailloux, et droite comme la justice. Infernale.
Nous nous faisons doubler par masse de concurrents, je sens qu’Olivier a un petit coup de moins dans cette montée. Je reste derrière sans l’ennuyer.
Dans la descente qui suit, nous doublons un gars vraiment au plus mal. J’essaie de savoir s’il a besoin de quelque chose ou quoi ; il me répond qu’il n’est juste pas bien même si le moral est bon et qu’il a suffisamment à manger, etc. Une impression de déjà vu (moi, l’an passé !)..
Ce petit sentier escarpé est vraiment classe, et n’en finit plus, je m’éclate !
Nous parvenons au belvédère surplombant la ville de Bogny-sur-Meuse. L’aménagement qui a été fait là est vraiment sympa, et si on avait un peu plus de temps, on lirait les panneaux explicatifs de ces légendes passées..
La Platelle des 4 Fils Aymon : quatre pics rocheux où s’élevait jadis un château féodal construit par quatre chevaliers en rébellion contre Charlemagne et dont la platelle accueille, tous les ans, le Festival Aymon Folk.
Désormais aménagé, ce site d’exception propose aux visiteurs : un sentier nature, un belvédère (panorama depuis la statue) et un cheminement permettant de découvrir la légende attachée à ces lieux merveilleux ; un petit théâtre permet en outre d’accueillir des animations contes en pleine nature.
Bogny-sur-Meuse justement. Lieu de notre second ravito. 25kms.
Je refais le plein d’eau et nous ne nous attardons pas trop longtemps ici. Comme l’an passé, on s’engouffre dans l’usine de sidérurgie encore en activité. J’avais dû y passer plus tard en 2012 car il y avait des ouvriers en action. Cette année, personne.
Puis nous arrivons dans ce foutu tunnel, celui-là même que j’avais déjà maudit un an auparavant. Je ne comprends toujours pas l’intérêt de nous faire passer dans ce tunnel crasseux où il faut mettre les pieds dans une infâme bouillasse à la sortie. C’est dégueu, et ça n’apporte rien. Je jure de nouveau.
Et on rattaque une montée. Encore.. toujours.. Et ce n’est pas la dernière…
Après le village de Monthermé sur lequel nous avions fondu tels des chamois en pleine possession de leurs moyens, c’est de nouveau une montée qui nous attend lorsque nous finissons de longer la Meuse.
Celle-ci semble longue et peu pentue, j’en profite pour dire à Olivier d’avancer, j’ai un caillou dans la godasse et je veux me délester de quelques vêtements.
Je me remets en marche une fois toutes ces tâches accomplies puis retrouve Olivier toujours dans la montée, quelques hectomètres plus loin.
Je le suis, lui demande si ça va constatant que je suis vraiment plus en forme que lui à ce moment-là et que les fourmis qui se trémoussaient depuis quelques temps dans mes jambes en voulaient décidément toujours plus.
– Olivier, ça t’embête si je pars ?
– Non, non..
– Promis hein ?..
– Vas-y !
Je ne demande pas mon reste. Enfin si, je constate que ma montre est arrêtée depuis plusieurs minutes (sans doute au moment où j’ai enlevé mes manchettes.. grrrrrrr). Je me retourne alors sur Olivier pour lui demander à combien de kms on en est, histoire de savoir où j’en suis exactement et ce qu’il me reste à faire.. 33kms !
Il reste donc un semi-marathon.
Je présume que mon record perso sur semi d’1h26 ne va pas être égalé aujourd’hui, sur ce terrain lol.. Pour mémoire, j’effectuerai ce dernier semi en 2h50. On en est donc bien loin !
Ok donc me voici seul. Les gazs. Je mets clairement les gazs et je double déjà pas mal de personnes lors de la fin de l’ascension.
Et dans la descente qui suit, idem. Je vais vraiment vite, j’ai la pêche ! (merci au photographe pour cette photo en course)
Vers le 35ème km… Un nouveau ravito et un nouveau contrôle des dossards. J’explique là encore que je n’ai pas de dossard et que j’accompagne un copain. Bon, sauf que le copain n’est plus avec moi là. Le gars me regarde de travers, je comprends qu’il est inutile d’aller réclamer de l’eau, je ne semble pas être le bienvenu. C’est « normal », je n’ai pas de dossard après tout… Voilà donc la bonne idée de la journée, c’était de ne pas refaire le plein d’eau. Résultat, je reste à peine 10″ sur ce ravito où je double encore une bonne dizaine de gars à l’arrêt ici.
Lorsqu’arrive le moment où je retrouve la nana qui nous avait laissé sur place au petit matin, je jubile. Alors, alors, hein, on fait moins la maligne là ! :p
Je la rejoins alors qu’elle s’apprête à emprunter une échelle nous amenant au-dessus d’énormes rochers. Je suis un peu gêné de me retrouver derrière elle à cet endroit, et alors qu’elle se dandine sur l’échelle en petit short moulant. Je fais mine de rien et en profite pour me restaurer.
Une fois arrivée en haut, je prends à mon tour l’échelle puis la retrouve et la dépasse allègrement, elle ne semble plus aussi fraîche qu’au matin !
Ca cavale, ça cavale.. Les kilomètres défilent et nous arrivons au Roc la Tour d’où il faut s’extirper là encore au moyen d’une corde. Ca passe sans encombres et rapidement. Je ne vois déjà plus les 2 gars qui étaient parvenus à cet endroit en même temps que moi.
Descente vers le dernier ravito. Descente dans laquelle je croise une dame avec ses enfants à qui je demande si elle n’a pas d’eau pour moi. Parce que oui, bien sûr, je suis à sec depuis 10 minutes… Elle consent à me donner du jus d’orange, seule chose qu’elle avait sur elle (merci madame, c’est très gentil !!). Je refuse poliment car du jus d’orange.. Pas top ! Et puis elle me dit qu’il reste 2 petits kilomètres en descente vers le ravito. A moins que ce ne soit un autre homme croisé plus loin qui m’informe de ce point ? Je ne sais plus mais ce qui est sûr c’est que c’est cet homme-là qui me dit que je suis… 20ème.
Je m’arrête carrément.
– 20 ème ???! vous êtes sûr ??
– oui, oui, tu es 20ème
Ben ça alors.. 20ème, c’est vraiment surprenant quand on se remémore tous les concurrents qui nous ont doublé depuis le début de la course. La plupart était donc sans doute inscrit sur le 88kms. C’est vrai que depuis la bifurcation, je ne vois plus grand-monde. Bref, allez on continue, il fait soif.
La ravito tant espéré, 45ème km. Naux.
J’explique là encore que j’accompagne.. bla bla bla.. Les gens ici sont plus interloqués qu’autre chose, il accompagne et il n’est pas inscrit à la course, « bravo, vous êtes courageux ».. « Merci mais pas plus que les autres en fait.. Je peux avoir de l’eau sinon ? » lol
Bien aimables ces bénévoles qui me servent de l’eau.
Je longe ensuite de nouveau la Semoy et m’approche vers une côte dont je me souviens parfaitement (déjà montée lors d’un week-end reconnaissance en 2011 en compagnie de Stéphane Laidié, justement..). Cette côte est très longue, il faut vraiment y aller tranquille.
Elle n’en finit effectivement pas et, une fois arrivé en haut, je paye des efforts fournis jusque là. Dur, dur.
La fin de parcours n’est pas très réjouissante, la descente vers l’arrivée se fait attendre alors qu’on entend déjà depuis plusieurs minutes le speaker en contrebas, et alors que nous passons au-dessus du camping dans lequel nous avions élu domicile pour la nuit.
Depuis la fin de la montée, 2 gars m’ont repris sans que je puisse les accrocher. J’échoue donc sur la ligne d’arrivée (enfin je ne me suis pas permis, j’ai passé une ligne virtuelle, sur le côté de l’officielle) en 7h30 et qq et en 23ème position (virtuelle là aussi ;)) sur 282 finishers.
Très satisfait du résultat !
Je me ravitaille, puis attends Olivier qui en termine en 8h14, et à la 58ème place. Bravo !
Trace du parcours : http://connect.garmin.com/activity/328224939 Tracé au top (si on oublie le tunnel) et région toujours aussi magnifique…
Si j’avais su que tu tirais la langue au début, j’aurais accéléré hihiiihiiii . Plus sérieusement, je confirme que nous sommes partis un poil trop vite mais nous avons passé un bon moment. Beau résultat !
Bravo, toujours aussi fière de tes performances et contente que tu puisses profiter de ta passion et de la région en pleine possession de tes moyens.
Bises
Ni bravo, ni félicitation, rien !!! ça compte pas, t’avais pas de dossard 😛
En plus t’attends même pas ton pôte…. tu baisses dans mon estime…. 😉
Conserve la forme, je te ferais le même coup avec un dossard !!! 😀
Bises quand même
très joli récit d’une course qui devait être pas si facile que ca !
Bien joué ! finisher … on dit ça aussi sans dossard ?
au plaisir de lire tes futurs récits .
Encore toutes nos félicitations pour cette belle performance. Et bravo pour ton récit toujours aussi précis, intéressant et vivant…..on s’y croirait ! Bisous