En guise d’ultime course préparatoire pour la diagonale des Fous, je décide d’affronter le 70km de l’Infernal Trail des Vosges.
Nous sommes le 09 Septembre 2023, et il est prévu une chaleur caniculaire tout le week-end. Il faudra particulièrement s’assurer une bonne hydratation.
Les choses sont quelque peu facilitées avec la présence de Vanessa qui me suivra sur le parcours toute la journée.
Sur l’aire immense de départ, à Saint-Nabord, nous sommes 537.
Le premier ravitaillement se situe à 20km et 1000+, j’ai donc préféré ne pas remplir complètement ma poche à eau de 2L que je n’aurais pas bu d’ici là. Et puis autant vider ce qui restera pour en reprendre de la plus fraîche vu la météo.
Le départ est donné sur une musique totalement hypnotique, ce genre de grande musique que j’apprécie particulièrement (Ivan Torrent – Afterlife : titre obtenu le lendemain auprès du technicien son super sympa) et qui résonne probablement à des km à la ronde étant donné la SURpuissance de la sono !
Je pars sur un rythme qui me semble prudent.. Sans plus. Estimation de 3h pour faire les 20km. Le but de cette course est de régler les derniers détails (alimentation, matos, etc.) avant l’objectif majeur 6 semaines plus tard. Aucune pression de chrono donc.
Une nana s’étale de tout son long juste à la sortie du stade, au bout de 300m, ça commence bien ! ahah
1000m de dénivelé sont effectués, il y en a 3200 au total, quelques clichés ont été pris, et j’arrive après 20km au ravito situé dans le village « Le Syndicat ».
J’ai suivi quasiment depuis le départ une nana dont l’allure semblait me convenir.
Vanessa est là, je lui donne mon sac, elle se charge de remplir la poche, c’est une assistance 5* quand on s’évite cette corvée.
Je reste ici 5-6min peut-être et je repars après 3h de course.
Les estimations sont respectées.
L’itinéraire jusqu’au ravitaillement suivant est en tous points similaire… 20km 1000+
C’est après 3h15 que j’imagine atteindre Julienrupt pour cette seconde portion.
Nous nous engouffrons rapidement dans les bois, la chaleur n’y est pas si insupportable. Toujours plus ou moins dans les traces de la nana que je suis depuis 9h du matin.
Julienrupt est un lieu de ravitaillement des coureurs de distances plus importantes. J’arrive juste derrière un de ces concurrents accueilli par toute sa famille et qui l’accompagne sur les 200m qui le sépare du ravitaillement. Ils sont tellement nombreux qu’ils prennent toute la largeur du chemin. Je manque de me tordre la cheville en les contournant sur le bas-côté, je leur fais comprendre que je ne suis pas content ! inutile d’ouvrir la bouche, mon regard en dit long…
Bref, ravitaillement, même schéma que précédemment, j’ingurgite essentiellement du salé, étant donné que je ne transporte que du sucré, et Vanessa s’occupe de mon sac.
Les niveaux sont faits, le bonhomme est en bonne forme, et même si, sur le papier, je m’en fiche, je suis classé autour de la 65ème place.
Jusque là, le tracé est très chouette, je me rends compte que le moindre single est emprunté par les personnes qui ont concocté le parcours, c’est vraiment plaisant.
40km. Sortie du ravito. Et là, une montée.. Longue montée, qui commence par 1km de route, totalement exposée au soleil, qui me crucifie sur place. J’attrape un sérieux coup de chaud dans cette fournaise. Heureusement, les bois sont là.
Prochain point de passage, « grande cascade ».
Ce devrait être assez facile, 7km et 300m de dénivelé. Effectivement 1h plus tard, Vanessa est surprise de me voir déjà là.
Ca va toujours bien. Je ne m’attarde pas longtemps, le ravitaillement est trop proche du précédent, selon moi.
La grande cascade contournée, nous remontons le long de celle-ci.. C’est un mur, épuisant.
C’est à partir de ce moment-là + ou – que les choses changent pour moi, je ne suis plus aussi fringant que quelques kms plus tôt…
54è km de nouveau un arrêt. 400m de dénivelé engrangés depuis la Grande Cascade et 1h20 pour parcourir cette section. Les choses se gâtent.
J’arrive là dans un état plus que moyen. J’y reste 8-9min, je m’énerve pour des broutilles (désolé Vanessa…), je ne suis pas au mieux.
Les 14km qui me séparent de l’arrivée sont un supplice. Il y a en gros 3 grosses montées que je ne parviens pas à gravir d’une traite, je suis obligé de m’arrêter dans chacune d’entre elles, 3 fois. 3 fois par montées ! Je me fais doubler, on me demande si ça va.. Bref, la galère.
Je tente de prendre un de ces gels miracles qui ne m’avaient pas convenu il y a quelques années en arrière, quand je courais encore sur route. Je n’avais jamais retenté depuis. Et bien, ce ne fut de nouveau pas une réussite ! Je n’ai ressenti aucun bienfait, mais j’étais peut-être déjà trop « dans le rouge », et surtout le goût était particulièrement horrible ! J’ai d’autres goûts, je dois réessayer.
La fin de course est pénible, il commence à faire nuit en plus. Mais je ne m’arrête pas pour installer ma frontale alors qu’il ne reste que 2-3km. Vanessa m’accueille sur la ligne d’arrivée, pas de hourra de victoire, je suis sur les rotules et ce qui devait être une course pour « se rassurer » n’en est pas une du tout. Et les doutes s’accumulent depuis lors. Il faudra, à ce stade, dans 6 semaines, effectuer 100km de plus ! Inimaginable ce jour-là. Espérons qu’il en sera autrement en Octobre, sur l’île de La Réunion.
Temps : 11h34
Classement 89/537 partants (catégorie 13/38 classés)
125 abandons
Encore un grand bravo, fiston, pour cette performance, par ces conditions météorologiques (n’est-il pas dit qu’il ne faut pas faire de sport tant par grand froid que par grande chaleur ?). Cela me rappelle une certaine 6000 D !!!
Ne te mets surtout pas la pression pour la Diagonale des Fous, il en sera tout autrement, les températures seront sans doute moindres et puis, compte tenu de tout l’entraînement que tu as fait, il n’y a aucune raison que ça n’aille pas.