La « Frison Roche », un OFF pas prévu !

Samedi 6 août 2016, le grand défi pour Vanessa que j’accompagnerai sur la « Frison Roche » où les 42km et 2900D+ annoncent clairement la couleur.. Ce sera dur, voire très dur pour quelqu’un dont l’expérience en montagne se résume à une course dans la station de La Clusaz, le Bélier, en 2012 dont les mensurations, 27km et 1000D+, n’ont clairement rien à voir.

Depuis quelques semaines, Vanessa redouble d’efforts pour réaliser ce gros objectif. Les 2 randos-courses effectuées quelques jours avant la course avec respectivement 900D+ (Arcs 1800 > Aiguille Grive) et 1000D+ (Bon Conseil > Col de l’Aiguille) augurent du meilleur étant donné que cela s’est parfaitement passé.

Pas de certificat médical alors que c’est obligatoire.. Je rassure Vanessa en disant qu’il n’y aura pas de problème si on s’engage à signer une décharge. Ils n’ont malheureusement rien voulu savoir. Tant pis, nous chargeons plus que d’accoutumée nos sacs en vivres, et nous décidons d’effectuer le parcours en OFF sans profiter des ravitaillements.

Le départ est donné, nous rejoignons les coureurs après 200m et nous plaçons en queue de peloton juste devant les 2 derniers et le serre-file. Une barrière horaire est placée au 22è km (après 1800D+) en 4h30. Ce n’est clairement pas une mince affaire… Le ton est annoncé d’office, ça grimpe sur les 3 premiers kms. Le temps est magnifique depuis ce matin, nous descendons aisément pour rejoindre le 6è km.

C’est de là que les choses sérieuses commencent ; une montée de 12km pour nous emmener au-dessus du Lac de Roselend, sur la Crête de la Roche Parstire. Les bâtons seront bien utiles à Vanessa dans cette longue montée. La femme derrière nous depuis le départ nous double alors que je suis en train d’expliquer à mes parents – qui nous rejoindront au Lac St-Guérin, lieu de la barrière horaire – que nous avons pris le départ de la course.. Sans dossards !

Le Col du Pré est environ à mi-parcours de ces 12km de grimpette et nous quittons alors les bois pour retrouver les Alpages qui nous permettent de revoir le soleil, éclatant ce jour, et de découvrir le Lac de Roselend que nous surplombons avec, en toile de fond, le Mont-Blanc qui domine de toute sa hauteur ces magnifiques paysages.

La crête de la Roche Parstire est caractérisée par une succession de montées sèches (déconcertantes !), dont nous avons l’impression de ne jamais voir le bout. Le paysage fait heureusement un peu oublier la dureté de cette succession d’ascensions..

Enfin, la descente. Une descente au bout de laquelle se situe la barrière horaire, et donc, mes parents et nos enfants. Nous sommes toujours en avance sur les prévisions que j’avais établies à J-1 pour passer la barrière horaire. C’était sans compter sur la descente, un peu à travers tout au début, puis dans un espèce de couloir boueux devenu particulièrement technique après le passage des 80 coureurs de la course avant nous.

La barriète horaire était fixée à 12h00, nous avons perdu pas mal de temps dans la descente par rapport à mes estimations, ce qui fait que nous y sommes à 11h50, tout juste avant nos 2 successeurs et le serre-file. Les bénévoles à ce ravitaillement, après avoir appris que nous n’avions pas pu avoir de dossard car pas de certificats médicaux nous ont un peu pris en pitié et nous ont gracieusement offert de nous servir à leur ravito qui, de toutes façons, ne verra plus personne aujourd’hui ! Merci.. Une des femmes présente ici devient le serre-file de la course, nous la reverrons plus tard, après nous être changés, avoir été encouragés, et bien ravitaillés. Retour en course une quinzaine de minutes après ce stop salvateur.

Nous arrivons rapidement au Lac Saint-Guérin que nous traversons sur une passerelle, c’est splendide. Clic-clac, arrêt photo. Et on repart à monter ! Mais le plus difficile est tout de même derrière nous.. 3km d’ascension, 6 de descente jusqu’au village d’Arêches où mes parents nous retrouveront là encore. La montée se passe sans encombres, nous parvenons au départ de la piste « Les Bonnets rouges » que nous allons suivre quelques temps. Nous voyons donc depuis un long moment notre objectif suivant, le village d’Arêches, mais souffrons dans cette descente raide. Un dernier torrent enjambé, sur une passerelle, et nos suiveurs, Eytan en tête, pour nous accueillir.

Nous remplissons nos poches à eau à une fontaine située à l’entrée du village, puis c’est le ravitaillement auprès de nos proches. Le serre-file arrive quelques minutes après nous.

Je demande à Vanessa si elle veut continuer sans l’encourager spécialement à le faire, ou à ne pas le faire, c’est elle qui doit savoir si elle est capable. La dernière descente l’a probablement affectée mais je suis convaincu qu’elle peut terminer et affronter ces 11 derniers kms dont 6 de montée et le reste en descente pour le retour à Beaufort.

Go, c’est reparti. Et nous marchons, encore et toujours dans ces montées. Objectif, le Lac du Clou au-delà duquel nous plongerons vers l’arrivée. La route forestière de Plan Villard que nous suivons depuis quelques minutes et sur laquelle nous parvenons encore à courir de temps en temps alors que c’est en très légère pente ascendante, est monotone mais la fin se faisant sentir, nous sommes motivés.

La descente tant espérée, se profile enfin. Elle sera excessivement longue étant donné que Vanessa est clairement au bout du rouleau et que les pépins physiques s’enchainent. Nous passerons donc le plus clair de notre temps en marche active, la course étant devenue trop traumatisante pour les organismes.

Beaufort, 44km 3100D+ à nos compteurs. Objectif plus que largement atteint. 3ème course de l’année où j’accompagne Vanessa, la plus belle, forcément, au bout de 9h13 d’efforts.

>> Récit de Vanessa sur son blog

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