4ème et ultime étape de cette Piste des Oasis 2010, en Cappadoce.
Objectif pour moi, prendre une pseudo-revanche sur moi-même et mieux gérer cette étape, que je courre en solo. Je vise les 5 premières places.
Le départ est lancé, un chien peinturluré en vert ainsi que les membres du staff pour seuls spectateurs, nous voici partis sur des petits sentiers très techniques avec une alternance incessante de montées et descentes. Je me place 4ème, je ne suis pas du tout asphyxié, comparativement à la deuxième étape… Tout va pour le mieux. Le CP1 est rapidement atteint, je ne m’y arrête pas. Néanmoins, les encouragements font plaisir…
Les mêmes font course en tête, je recolle au second lors d’une montée très raide effectuée en marchant.
Suite à cette montée, nous nous échappons avec Roger, le second des 3 premières étapes, sur les longues pistes à perte de vue.
Il me lâche sur ces pistes très roulantes, mais je le rejoins peu avant le CP2, dans une partie plus technique sur laquelle je suis plus à l’aise. Je m’arrête juste prendre un quartier d’orange, puis relance la machine, devant mon compagnon de route. Le tracé est véritablement superbe, les single-tracks n’en finissent plus, les fortes descentes laissent la place à des montées raides tout aussi pentues, un vrai régal.
Plus loin, nous débouchons sur un tunnel dans lequel une malheureuse torche éclaire faiblement un énorme rocher en plein milieu du passage. Heureusement que je lève la tête assez tôt pour voir ce rocher car le chemin étant fortement ensoleillé juste auparavant, il était tout à fait impossible de distinguer quoi que ce soit avec cette torche… Je préviens mon suiveur de prendre ses précautions, car je m’imagine qu’avec moi devant, il n’aurait pas pu le voir… Et puis de toutes façons, il faut prévenir de tout danger ses collègues de course.
Suite à ce passage, il faut emprunter 2 échelles métalliques un peu branlantes, sympa !
Encore des tunnels peu éclairés, nous marchons au radar, j’adore !
Suite à toute cette partie rocailleuse, je n’entends plus mon compagnon Belge… Ca m’étonne un peu mais je continue.
Nous parvenons ensuite dans un petit village où il faut passer à travers un bar (sans s’y arrêter, c’est peut-être là la plus grosse difficulté de l’étape) puis tourner à gauche sur une petite montée raide, là encore, juste avant une large piste.
Mon suiveur me double, et me lâche une nouvelle fois (j’apprendrai plus tard qu’il s’était égaré !).. Un groupe de randonneurs s’écarte sur notre passage et nous encourage chaleureusement, ils sont français d’ailleurs il me semble. Ca fait toujours plaisir et rebooste un peu !
Le CP3 est à 200m, je vais m’y arrêter pour me ravitailler convenablement même si j’aperçois depuis de longues minutes dans le rétroviseur le 4ème , Gilles Rostollan, qui fond sur moi. Ca me stresse un peu je dois dire !
Un des Turques présents à ce ravito répète sans cesse « monsieur 3ème, monsieur 3ème ».. Bon oui, je sais, tu me casses les oreilles là, je voudrais être un peu au calme !!
Pas de Gilles qui me rattrape, je relance, ça descend… Je dois faire la différence à ce moment-là même si de mon point de vue, je traîne, ça traîne, c’est long, il va me reprendre !..
CP4. Notre guide Turque, Nuri, est là, il filme (vidéo visible à la fin du billet) et il asperge d’eau les concurrents qui souffrent tous de la chaleur encore très forte aujourd’hui. Je suis tellement persuadé que mon suiveur va me rejoindre que je prends pas mal de temps à ce ravito, ingurgite plusieurs quartiers d’orange et m’arrose la tête à 2 reprises.
C’est reparti, personne derrière..
La police contrôle la circulation lors de notre traversée de la route 1km plus loin, et me laisse tourner à droite sur cette même route… Sauf que ce n’est pas du tout le bon chemin ! En effet, je ne vois plus de rubalises depuis un petit moment mais cette large route est si fréquentée que je suppose qu’ils ont été victimes de « débalisage » comme cela arrive malheureusement trop souvent sur ce type d’épreuves.
La montée sur cette route est interminable, je marche puis cours entre plusieurs points que je me fixe au préalable, ce qui me permet d’atteindre le haut de la côte plus facilement. Je me retourne très souvent, je ne vois personne, mon GPS indique 24kms, il en reste 1 !
Pas de panneau « Arrivée 1000m » comme les autres jours… Bon passons, on verra bien. En haut de la route, je sais que l’hôtel, lieu de notre arrivée, est sur la route qui redescend mais là encore, pas de rubalises. Tant pis, j’y vais quand même. Je sais que ma place est assurée mais c’est plus fort que moi, il faut que je me retourne. Personne, c’est bon !
Un dernier virage à gauche, et c’est l’hôtel.
Je m’étonne un peu que ma sœur n’ait pas anticipée mon arrivée, je passe la ligne sans qu’elle ait pris de photos, je suis copieusement applaudi, comme l’ensemble des arrivants. Et elle me dit que je ne suis pas arrivé par le bon chemin !! incroyable, j’ai réussi à me tromper de chemin 2,5kms plus tôt, au niveau des flics qui ne m’ont rien dit… Et le plus fort de tout, je n’ai pas perdu ma 3ème place sur la ligne malgré un sérieux détour !
Je repasse la ligne, en venant du bon chemin cette fois, histoire d’avoir la photo qui va bien.
Un peu de boisson sucrée, un changement de t-shirt plus tard, et me voilà reparti sur les traces de mon père.. Que je ne retrouverai jamais car lui aussi se sera trompé de chemin. Une vraie équipe de boulets… La magie de la génétique !
Première fois que je termine sur un podium lors d’une course, belle satisfaction personnelle.
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Toutes mes félicitations! J’imagine au combien tu dois être heureux de cette place largement gagnée…
J’espère que ton père ne s’est pas trop perdu et qu’il a terminé ce défi avec une satisfaction toute aussi légitime 🙂
Bisous 😉
Félicitations pour ce podium final signe d’une très bonne gestion de course à étapes.
Bravo à vous 2 et aux autres concurrents.
A bientôt
ps: dis, tu prends pas la grosse tête…… HEIN !!!
Un petit mot de l’heureux Papa.
Comment exprimer par écrit cette semaine de bonheur passée avec ma petite famille.
Ce défi au coeur de la Cappadoce, dans des paysages grandioses et magnifiques, restera pour moi un souvenir inoubliable.
Merci Stany pour ton soutien dans les moments difficiles. Je pense en particulier à la troisième étape, la plus longue et la plus éprouvante pour moi.
Alors que nous avions derrière nous deux concurrents qui nous rattrapaient, tu as su dans le dernier kilomètre trouver les mots pour rester devant jusqu’à la ligne d’arrivée. J’ai passé cette ligne à la limite de l’épuisement avec seulement 20 secondes d’avance.
J’ai eu dans les yeux des larmes de souffrance mais également des larmes de bonheur.
Comment exprimer ce que j’ai ressenti, j’en suis incapable, je crois qu’il est impossible de l’expliquer.
Je ne veux pas trop alourdir ce message, ces moments de partage (père/fils) ont été nombreux mais celui-ci était vraiment le plus fort.
Je tiens également à remercier Pascale et Cécilia, car les retrouver sur le parcours était pour moi un véritable soutien. Merci pour ces « Allez Jean-Paul », « Allez Papa ».
Ce défi de réaliser un trail de 100 kms en étapes était ma première expérience dans cette discipline. J’ai réalisé cette épreuve en donnant tout ce que j’avais. Je voulais bien sûr finir mais également réaliser un bon classement. Ne dit-on pas tel père tel fils !!!!!
Je veux ajouter encore quelques mots sur la dernière épreuve que nous avons effectuée séparés : alors qu’il nous reste environ 1,5 km à parcourir, nous nous sommes trompés tous les deux au même endroit (bizarre…!!)
Voilà, je voulais faire court mais je pense que j’ai été un peu long.
A tous ceux qui liront ce message, si un jour vous avez l’occassion de vivre une telle expérience, surtout n’hésitez pas, foncez, vous ne regretterez pas.
Merci à vous trois, je vous adore.
Superbes récit, course en famille, aventure humaine forte dans tous les sens du terme. En tout cas on vous a suivi, on y était ! ha !!!!!……. la virtualité était presque réelle !
Merci à vous en tout cas et à bientôt pour d’autres aventures
PAt
Bonjour à la famille,
Félicitations à vous deux pour ce beau pacours. Une belle expérience père/fils que beaucoup de personnes aimeraient vivre. Et dans ce cas là, une belle histoire de course aussi où le soutien a été un point important pour terminer.
Cela a été un plaisir de rencontrer toute votre famille. Un bravo aussi à Cecilia qui a pu garder un bon moral malgré sa blessure au genou qui l’empêchait de parcourir cette belle nature comme elle l’aurait voulue.
Message spécial pour Jean Paul :
j’ai beacuoup apprécié ton témoignage. Es tu d’accord pour que on insère celui ci dans les témoignage de course sur le site de La Piste des Oasis ?
Merci à tous et au plaisir de se revoir
Gilbert
Récit très sympa en effet et sur le podium, bravo !